Les automobiles DARRACQ
Voyons la réalité cachée par cette plaque en tôle émaillée, réclame des années 20 et, pour commencer,ce que fut DARRACQ. La marque DARRACQ vit le jour en 1897 ou en 1902 selon les sources, mais bien à Suresnes, fondée par Alexandre DARRACQ et Raoul PERPERE.
Elle portera le fanion DARRACQ pendant une vingtaine d´années, avant de devenir en 1920 TALBOT-DARRACQ puis TALBOT tout court en 1922 avant de disparaître corps et biens en 1935, date cette fois-ci certaine, contrairement à celle de sa fondation. Cette courte trajectoire situe parfaitement la marque DARRACQ dans cette époque que l´on peut qualifier d´âge d´or de l´industrie automobile.
Ajoutons qu´avant de se lancer dans la création d´automobiles, DARRACQ fabriquait des vélocipèdes d´excellente facture, sous la marque GLADIATOR ou encore PERFECTA, cette dernière immortalisée par le célèbre dessin de Mucha ci-contre.
Ajoutons pour parfaire le tableau de cette entreprenante société, dans le sens noble du mot, qu´elle fut à l´origine de la fondation de très nombreuses entreprises, dont certaines allaient devenir célèbres et mondialement appréciées, comme ALFA-ROMEO, OPEL ou TALBOT mais c´est une autre histoire.
Alexandre DARRACQ fut incontestablement un grand personnage de l´industrie automobile, étrangement oublié de nos jours, alors cependant qu´il avait hissé la marque à la troisième place nationale des ventes, juste après RENAULT et PEUGEOT.
La première voiture automobile, conçue et réalisée par DARRACQ en 1901, fut la « Darracq 6,5 HP, une décapotable dans l´air du temps, comme le montre le cliché ci-contre. Elle avait cette particularité d´avoir été assemblée en tôles d´acier embouties, ce qui lui permettait d´être réalisable très rapidement et surtout d´être commercialisée à un prix compétitif.
En 1903, DARRACQ adopte un moteur LEON-BOLLÉE 5 CV, qui sera monté sur toutes les automobiles de la marque jusqu´à 1911. Au surplus elle adopte le sélecteur à colonne du changement de vitesses au volant, une innovation importante pour l´époque.
En 1904, DARRACQ réalise plus de 10 % de la production automobile française ce qui la confirme, pour quelque temps, à la troisième place sur le tableau national des constructeurs, après RENAULT et PEUGEOT et devançant CITROËN, ce qui est en soit un exploit.
DARRACQ ne néglige pas le sport et la compétition automobile, et participe à de nombreux critériums en obtenant des prix très remarqués, tels deux records de vitesse en 1904 et 1905, ainsi qu´une double victoire de la coupe Vanderbilt aux Etats-Unis, en 1905 et 1906., qui apporte une renommée considérable à l´entreprise.
Une extrême diversification, associant l´entreprise au développement des constructeurs étrangers, tels TALBOT en Angleterre , OPEL en Allemagne ou ALFA-ROMEO en Italie, à un moment critique occasionné par cette première crise de 1909, mettra DARRACQ dans une grande difficulté, au point de constituer un frein mortel à sa production. La société « AUTOMOBILES DARRACQ SA, sera vendue en 1913 à la filiale anglaise A. DARRACQ & Co Ltd, qui deviendra en 1920 le Groupe SUNBEAM-TALBOT-DARRACQ en absorbant les petites entreprises exsangues que sont devenues Talbot, Sunbeam et Darracq.
Mais, ce n´est pas fini. La déroute sera consommée en 1935, par le rachat du groupe SUNBEAM par le Groupe Britannique ROOTES et la branche française par Antonio LAGO, un Vénitien féru d´automobiles et de finances, à la tête du Groupe TALBOT-LAGO.
Et DARRACQ dans tout cela ? DARRACQ cessera d´exister en tant que marque distincte,
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