ISETTA
Les chroniques de Victor

La petite ISETTA

Qui d’entre nous savait que…
La petite ISETTA, pouvait donner lieu à de grandes espérances spéculatives. Je suis tombé raide devant une offre qui s’élevait tranquillement à 29 990 € pour un modèle BMW de 1962, avec moteur à essence ( et non au mélange 2 temps comme cela fut le cas pour la bonne vieille Isetta Velam ) et qui a parcouru 43 622 km. A ce prix, il est permis d’espérer un état exceptionnel.

Mais, que sait-on, en fait, de cette petite voiture dont le nom, à lui seul, garde un parfum de ma jeunesse ?
Quel était son passé et sa période de gloire ?

Et bien, c’est l’italien Renzo RIVOLTA, un fabricant milanais de réfrigérateurs ISO qui, le premier, eut l’idée en 1952 de fabriquer une sorte de scooter carrossé pouvant emporter, en toute sécurité, deux personnes, un enfant et quelques bagages, dans un court déplacement urbain ou la campagne environnante. Après quelques péripéties, dont les italiens gardent le secret, la petite auto fut présentée et fit sensation au salon de Turin de 1953. Cependant, les débuts de la petite ISO, ou ISETTA, comme on ne tarda pas à la nommer, furent difficiles. Une situation sans doute aggravée par un soutien logistique et commercial confidentiel, sur un marché dominé par la FIAT et son modèle 500.

Les difficultés financières obligèrent ISO RIVOLTA à céder progressivement, entre 1955 et 1957, des licences de fabrication de l’ISETTA à plusieurs constructeurs dont ISO ROMI au Brésil, VELAM en France et BMW en Allemagne. Ce, après avoir produit environ 1 000 ISETTA en Italie.

Habitacle de l'ISETTA

Notons en passant, qu’entre ses débuts en 1953 et 1962 année de cessation de sa construction, la production de l’ISETTA par ses filiales se présentait comme suit :

ISETTA Italie : 1000 / 1953 – 1955
ISO-ROMI Brésil : 3 000 environna / 1955 – 1959
VELAM France : 7 115 / 1955 – 1958
BMW Allemagne : 136 657 / 1954 – 1962
BMW Royaume Uni : 30 000 / 1957 – 1962
BMW USA : 12 787 / 1960 – 1962

Soit un total mondial : 190 559

Ce qui est intéressant, et nous allons nous y arrêter un moment, concerne l’évolution technique des différentes versions, et notamment la motorisation.

Au départ, en Italie comme chez VELAM en France, notre ISETTA est mue par un moteur 2 temps bicylindre de 236 cm³ d’origine autrichienne et de marque Puch.

Un excellent moteur de motocyclette, avec une caractéristique assez rare de balayage en « U » propre aux moteurs Puch.

Les deux pistons sont de diamètres différents et assurent les fonctions communes du moteur 2 temps : admission – compression – balayage-transfert – explosion – échappement, en travaillant dans les deux cylindres parallèles mais coiffés par une seule culasse, tourillonnant sur un vilebrequin unique par une bielle fourchue. BMW choisira, de son côté un moteur 4 temps de 245 cm³ dérivé du non moins fameux moteur équipant la BMW R27 qui est une sorte de demi Flat – Twin, utilisant de nombreuses pièces de la 500 bicylindres. Refroidi par une turbine, le moteur initial développe 12cv puis avec un nouveau 300 cm³ développe 15cv.

La boite, un peu dure, à levier côté gauche du conducteur, est à 4 vitesses avec transmission aux roues arrières par une double chaîne.

Voici l’essentiel dit. Reste le souvenir, celui de ma première rencontre avec une belle ISETTA BMW , toute blanche et un peu pétaradante, que je vis arriver du haut de ma fenêtre.Je devais avoir une quinzaine d’année, et elle venait de naître.

Avant que son propriétaire, un invalide de guerre, n’ait eût le temps d’ouvrir sa lourde portière et d’en sortir en s’aidant de ses deux béquilles j’avais dévalé, deux à deux, la centaine de marches qui, depuis mon 5ème étage, me conduisaient à elle.

J’en avais fait le tour, puis deux, comme un louveteau affamé autour d’un poussin égaré. J’observais et mémorisais, pour mieux en rêver après, chaque pouce de ses adorables rondeurs et le regard espiègle de ses deux phares ronds que l’on eût dit semblables à deux yeux écarquillés et greffés de part et d’autre de la portière.

Je me disais, je me promettais, que plus tard j’aurais la même. Aussi belle et éclatante dans sa blancheur.

Ce plus tard vint, mais je n’eus pas mon Isetta de rêve.

Comme un rêve, elle s’était évanouie quelques années auparavant, me laissant après une courte vie, orphelin d’elle.

Il en va ainsi de bien des choses et êtres aimés.

Les découvertes de

Victor Mataouchek

qui d’entre vous savait que …

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