La Rambler
La RAMBLER, création d’American Motors et réservée au marché intérieur des États-Unis, avait été choisie au printemps 1962, par la Régie Renault, en raison de ses dimensions « raisonnables » et de ses caractéristiques « mesurées », pour devenir le haut de sa gamme d’alors. La RAMBLER ne peut renier ses origines : outre sa ligne et son aspect extérieur, sa présentation intérieure est absolument conforme au style américain.
Susceptible de s’adapter sans trop de difficulté aux normes européennes, et notamment sans engager de lourds investissements, la Régie estimait que la RAMBLER lui permettrait d’offrir à la clientèle française une 18cv puissante et spacieuse, proposée à un prix acceptable et pas ruineuse à entretenir.
Mauvaise pioche !
En effet, la RAMBLER, naturalisée française, ne connut au bout de cinq années de commercialisation, et en dépit des frais de fabrication maîtrisés, aucun succès en raison de son moteur, un gouffre de 3,2 litres, lourdement taxé par la fiscalité en vigueur .
Cette situation va encore se détériorer en 1967 puisque la RAMBLER n’est plus le clone de la « petite » Classic mais la copie du nouveau modèle « Rebel » dont l’énorme moteur 6 cylindres, 3,8 litres atteint 22cv !
Pour ne rien arranger, la carrosserie a, elle aussi bien grossi ; 5 mètres de long et 2 mètres de large. Ça ne passe pas inaperçu.
La RAMBLER Renault se rapproche ainsi beaucoup plus des normes américaines que des normes européennes.
L’encombrante berline, pourtant épaulée par un nouveau coupé hard top à partir du Salon 1966, est devenue beaucoup trop impressionnante pour la clientèle française et ne parvient plus à s’imposer sur notre marché ni même en Europe, ce malgré sa belle présentation en cinq coloris (blanc, noir, bleu, gris et bordeaux) à ses riches garnissages intérieurs et ses équipements : installé devant son grand volant, le conducteur de cette imposante voiture disposait de pas moins de 40 commandes, manettes, compteurs et témoins, horloge, manomètres et totalisateurs, voyants, grilles, avertisseurs et pédales. Une véritable débauche.
C’est cependant la fin. Les ventes de la RAMBLER sont en chute libre et se limiteront en France à quelques exemplaires ce qui, fort raisonnablement, décidera la Régie d’en arrêter l’assemblage et la diffusion au cours de l’été 1967.
Les découvertes de
Victor Mataouchek
qui d’entre vous savait que …